Une Yankie qui séche [PV: Ryoritsu] [END]

CLAC. Il crut qu'elle allait lui découper les doigts, à claquer la porte aussi violemment. Il ne devait son salut qu'à ses réflexes multipliés par le fait d'être seul aux commandes, ou à un gros coup de chance. Malgré tout, c'était un grand soulagement de ne plus l'avoir dans les parages. Rien ne pouvait lui garantir qu'elle tienne sa parole et il n'avait pas non plus la moindre idée de ce qu'elle comptait faire de lui, mais au moins il pouvait souffler et lui faire confiance. Qu'importe qu'elle trahisse cette confiance, lui n'aurait rien à se reprocher. Quoique. Il n'en restait pas moins que c'était lui le coupable, qui avait commis la pire faute de tout leur duel déjà assez peu orthodoxe. Enfin, on verra bien.

Il fallait qu'il pense à autre chose, qu'il profite peut-être un peu pour une fois d'être tout seul, il avait l'impression que pour la première fois depuis une dizaine d'années, presque vingt ans, qu'il pouvait avoir les pensées claires.

... Au final, il ne réfléchit à rien de particulier, bloqué sur cette perception. Bientôt il eut fini de ranger le bureau. Plusieurs choses étaient cassées, sa lampe par exemple, tant pis. Il allait les faire réparer une à la fois avec un certain temps entre chaque pour ne pas éveiller les soupçons. Bientôt, c'est à dire une heure plus tard, il était maintenant six heures, cela faisait quatre heure depuis qu'il avait croisé Shizuka. En en quatre heures, il avait l'impression qu'il s'était écoulé une journée entière. Une journée qu'il aimerait tellement oublier... Mais ce n'était toujours pas fini, leur trêve et leur marché conditionnerait le reste, ou tout du moins d'autres journées. La chance allait devoir l'aider car là il était piégé, il le savait bien.

Il allait aussi falloir faire des efforts et savoir réagir à temps. Et justement, il y avait un petit quelque chose à régler... La serre. Toutes les affaires de Shizuka et même son appareil étaient restés là-bas. Espérons que Yuki n'était pas revenu entre temps... Enfin. Il ne le saurait qu'une fois là-bas.

Ryô poussa un profond soupir, une fois affalé sur son lit, affamé et pourtant incapable de se lever pour aller jusqu'au réfectoire où il-ne-savait-quoi allait lui tomber sur la figure. Cette journée du treize février avait décidément été profondément éreintante, puisqu'à tout ces évènements s'était ajouté le savon que le responsable de la serre lui avait passé. De plus, le silence ou plutôt l'absence de son colocataire amplifiait son mal-être, il commençait à s'inquiéter. Demain il était sûr d'une chose : il allait rester dans son lit et flâner autant qu'il le pourrait. Tant pis, ses patients pourront bien revenir un autre jour.

Ou tout du moins, c'est ce qu'il aurait aimé faire, là, pour le moment. Mais quelques temps après, juste avant d'aller se coucher, il trouva sous sa porte une drôle de lettre signée Shizuka Ryotaku...

... Et faillit s'étrangler en lisant sa première "mission".